Guy Môquet : de la lettre au téléfilm

Publié le par Firmin Luemba

LA LETTRE DE GUY MÔQUET : rédigée le 22 Octobre 1941, quelques minutes avant d'être fusillé par les Allemands

Clin d’œil histoire


"Ma petite maman chérie,
 mon tout petit frère adoré,
 mon petit papa aimé,

Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.

Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.

17 ans 1/2, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.

Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d'enfant. Courage !

Votre Guy qui vous aime.

Guy

Dernières pensées : Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !"

  

"De toutes les races, croyances, cultures, civilisations ou origines, les enfants de la Terre sont les plus touchants, sensibles et à sauver."

 
Lettre mise en ligne précédemment les 1er décembre 2007 et é16 mai 2008. Lire également rubriques Conseil des sages et Ouï-lu-su-vu-vécu. 

 

 

  Actualités : et désormais le film…

" GUY MÔQUET, UN AMOUR FUSILLE ", par Philippe Bérenger

Philippe Bérenger, le réalisateur, qui déclare au journal Le Parisien avoir eu envie de faire ce téléfilm  depuis cinq ans (…), tenait son « angle » : les sentiments qui liaient le jeune homme à Odette Lecland, une internée de son âge. « Jusque-là, on savait que Guy Môquet était courageux, qu’il écrivait bien, mais encore ? reprend l’auteur. Quand j’ai découvert cette histoire d’amour, en lisant un journal, je m’étais dit que je pouvais faire un  film. Un peu comme Titanic. » Les jeunes gens se plaisaient. " Chouchous du camp", ils n'ont connu qu'un amour d'un mois, platonique. " Après que les otages ont été exécutés, Odette a fait deux autres camps, puis elle s'est évadée. Elle a regagné le maquis puis rencontré celui qui est devenu son mari, Maurice Nilès, futur maire de Drancy et député. Ils y habitent encore." En rappelant que l'amour se moque des contextes pour éclore, Philippe Bérenger est resté fidèle à son projet :" Casser cette idée du héros pour en faire un être humain, parce que les circonstances qui font les héros." Aujourd'hui Le Parisien.

 

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