Femme, football, Afrique et géographie : bon ménage
Billet d'humeur/Dossier CAN 2008
Femme, football, Afrique et géographie : bon ménage ?
Le stade, le terrain, le ballon, le poteau, le but, le filet et le sifflet sont tous du masculin. Le sport, le football, l'arbitre, et les gradins aussi. Mais cela n'empêche pas à ce jeu universel de prendre de plus en plus ses marques au féminin. Côté public, côté supporters, reporters, commentateurs(trices), et même pratiquant(e)s. La "Balle au pied" se féminise. Voilà pourquoi, sans nul doute, il y a match nul - encore un masculin -, en cas de ni victoire ni défaite, elles, enfin au féminin. Sur le terrain ou à la ville, les descendantes d'Eve n'hésitent plus à enfiler, à arborer sans complexe le masculin maillot de leurs équipes respectives, tel un drapeau national, de la même manière qu'elles ont mis la main sur les blue-jeans qui leur collent si bien à la peau. Comme une pelouse.
Faïda en est un exemple. Marocaine, elle avoue se sentir plus africaine que maghrébine. Mais elle va avoir besoin des cours de rattrapage côté géographie au sud du Sahara. En cette 26è édition de Coupe d'Afrique des Nations de football, elle est au courant des résultats de son équipe nationale. Même si elle ignore les règles du jeu. Même si elle ignore les noms et les postes des joueurs. Même si elle ignore surtout les équipes adverses, les pays qu'elles représentent, et leurs emplacements géographiques sur notre globe terrestre. A la limite, elle s'en fout, dit-elle, l'essentiel est l'Afrique qu'elle porte dans son coeur, son âme. Après, seul le meilleur gagne.
5 buts à 1pour leur premier match, le score est sans appel. Les Lions de l'Atlas transmettent leur rage à la compatriote qui se met à parler dans sa langue d'origine. 5, m'apprend-elle, en arabe phonétique c'est Khemssa (ça n'engage qu'elle). 1, c'est wahed. Tandis que le mot but, c'est hadaf. Le second match n'est pas victorieux, 2 buts à 3. Me traduit-elle aussi, itnan hadaf talata (deux, buts, trois ). Quant aux adversaires du Maroc, elle ne les connaissait pas, elle bafouillait. Je lui remontais le moral en demandant où se situait l'Algérie. Elle savait. Où se situait la Libye? Elle savait. La Tunisie, elle savait aussi. Pour tous ces pays du nord de l'Afrique, elle me répondait sans cesse, "C'est tout près du Maroc." Et l'Egypte? Elle trébuchait : " En Asie." Peut-être pas de sa faute. La géopolitique voulait que les Pharaons soient classés dans le Proche Orient comme Israël... Tandis que l'Egypte antique aurait été aussi noire-africaine d'obédience que le Royaume Kongo des ancêtres.
Ce pays nommé Congo? Elle ne connaissait pas non plus. C'était en Afrique Centrale, en pleine région équatoriale. Mais quel autre pays sub-saharien connaissait-elle ou savait-elle situer, Faïda? Aucun, reconnaissait-elle. Si, elle m'en citait un... L'Afrique du Sud. Même pas ce Ghana, où se jouait la compétition. "C'est pas grave, si je ne connais pas tout, hein!?" me lança-t-elle, arborant ce qu'elle portait sur la poitrine. Un pendentif représentant toute l'Afrique. Ce continent dont le Martiniquais Frantz Fanon avait dit :" L'Afrique a la forme d'un revolver dont la gâchette se trouve au Zaïre." (L'ex Zaïre, c'est l'actuel Congo-Kinshasa.)
Elle m'apprenait un mot d'arabe, je lui apprenais un bout de géographie. Pour faire jeu égal. Match nul. Ni vainqueur ni vaincu. A propos des autres matches, je lui signalais les noms des pays concernés. Le Maroc qui a écrasé la Namibie 5 - 1(khemssa-waled), et qui a été vaincu par la Guinée, 2 - 3 (itnan-talata). Et j'ajoutai : " La Namibie se trouve juste à côté de l'Afrique du Sud, et la Guinée à côté du pays organisateur, le Ghana, Afrique de l'Ouest." Faïda n'a plus arrêté de vouloir m'apprendre à compter en arabe, au moins jusqu'à dix. Parce qu' y aura-t-il eu 10 buts ? On va voir...
Femme, football, Afrique et géographie : bon ménage ?
Le stade, le terrain, le ballon, le poteau, le but, le filet et le sifflet sont tous du masculin. Le sport, le football, l'arbitre, et les gradins aussi. Mais cela n'empêche pas à ce jeu universel de prendre de plus en plus ses marques au féminin. Côté public, côté supporters, reporters, commentateurs(trices), et même pratiquant(e)s. La "Balle au pied" se féminise. Voilà pourquoi, sans nul doute, il y a match nul - encore un masculin -, en cas de ni victoire ni défaite, elles, enfin au féminin. Sur le terrain ou à la ville, les descendantes d'Eve n'hésitent plus à enfiler, à arborer sans complexe le masculin maillot de leurs équipes respectives, tel un drapeau national, de la même manière qu'elles ont mis la main sur les blue-jeans qui leur collent si bien à la peau. Comme une pelouse.
Faïda en est un exemple. Marocaine, elle avoue se sentir plus africaine que maghrébine. Mais elle va avoir besoin des cours de rattrapage côté géographie au sud du Sahara. En cette 26è édition de Coupe d'Afrique des Nations de football, elle est au courant des résultats de son équipe nationale. Même si elle ignore les règles du jeu. Même si elle ignore les noms et les postes des joueurs. Même si elle ignore surtout les équipes adverses, les pays qu'elles représentent, et leurs emplacements géographiques sur notre globe terrestre. A la limite, elle s'en fout, dit-elle, l'essentiel est l'Afrique qu'elle porte dans son coeur, son âme. Après, seul le meilleur gagne.
5 buts à 1pour leur premier match, le score est sans appel. Les Lions de l'Atlas transmettent leur rage à la compatriote qui se met à parler dans sa langue d'origine. 5, m'apprend-elle, en arabe phonétique c'est Khemssa (ça n'engage qu'elle). 1, c'est wahed. Tandis que le mot but, c'est hadaf. Le second match n'est pas victorieux, 2 buts à 3. Me traduit-elle aussi, itnan hadaf talata (deux, buts, trois ). Quant aux adversaires du Maroc, elle ne les connaissait pas, elle bafouillait. Je lui remontais le moral en demandant où se situait l'Algérie. Elle savait. Où se situait la Libye? Elle savait. La Tunisie, elle savait aussi. Pour tous ces pays du nord de l'Afrique, elle me répondait sans cesse, "C'est tout près du Maroc." Et l'Egypte? Elle trébuchait : " En Asie." Peut-être pas de sa faute. La géopolitique voulait que les Pharaons soient classés dans le Proche Orient comme Israël... Tandis que l'Egypte antique aurait été aussi noire-africaine d'obédience que le Royaume Kongo des ancêtres.
Ce pays nommé Congo? Elle ne connaissait pas non plus. C'était en Afrique Centrale, en pleine région équatoriale. Mais quel autre pays sub-saharien connaissait-elle ou savait-elle situer, Faïda? Aucun, reconnaissait-elle. Si, elle m'en citait un... L'Afrique du Sud. Même pas ce Ghana, où se jouait la compétition. "C'est pas grave, si je ne connais pas tout, hein!?" me lança-t-elle, arborant ce qu'elle portait sur la poitrine. Un pendentif représentant toute l'Afrique. Ce continent dont le Martiniquais Frantz Fanon avait dit :" L'Afrique a la forme d'un revolver dont la gâchette se trouve au Zaïre." (L'ex Zaïre, c'est l'actuel Congo-Kinshasa.)
Elle m'apprenait un mot d'arabe, je lui apprenais un bout de géographie. Pour faire jeu égal. Match nul. Ni vainqueur ni vaincu. A propos des autres matches, je lui signalais les noms des pays concernés. Le Maroc qui a écrasé la Namibie 5 - 1(khemssa-waled), et qui a été vaincu par la Guinée, 2 - 3 (itnan-talata). Et j'ajoutai : " La Namibie se trouve juste à côté de l'Afrique du Sud, et la Guinée à côté du pays organisateur, le Ghana, Afrique de l'Ouest." Faïda n'a plus arrêté de vouloir m'apprendre à compter en arabe, au moins jusqu'à dix. Parce qu' y aura-t-il eu 10 buts ? On va voir...